Rencontre avec Kimberley Mouny

 

 

Victime d’une élongation , Kim n’a pas joué hier contre Lyon, remplacée par une autre joueuse d’avenir Estelle Silly

 

Comment a débuté ton parcours de basketteuse ?

J’ai commencé à neuf ans dans le club de Pamiers ou j’ai rapidement été surclassée en benjamine . Plus tard, avec la sélection des jeunes de l’Ariège, j’ai rencontré Guillaume Cormont qui m’a demandé si je connaissais le pôle espoirs de Toulouse pour éventuellement faire candidature la saison suivante. J’ai passé des tests et à 13 ans, lors de mon année scolaire de quatrième j’ai intégré le pôle. En même temps, j’ai signé au Net’s pour mes deux saisons de minime.

 

C’est donc pour ta première année de cadette que tu as débarqué à l’Insep à l’âge de quinze ans.

Absolument. Mais quand d’autres élèves y restent plusieurs saisons, moi je n’y ai passé qu’un an…

 

Et pourquoi donc ?

Ca été une période très intense de ma vie. Il faut vraiment être en permanence au taquet et beaucoup travailler pour le basket et les études. Nous avions deux entrainements par jour : lundi, mardi et jeudi. Un seul entraînement le mercredi et le vendredi parce que nous avions des contrôles pour notre scolarité. Au final, il n’y avait pas beaucoup de temps de libre. Normalement, c’est trois ans à l’Insep mais la vérité m’oblige à dire que je n’étais suffisamment prête. Mentalement, c’est difficile. Les dirigeants ne m’ont pas conservé dans leur effectif. Tout simplement.

 

Comment as-tu vécu ce départ forcé ?

Ce n’est pas une chose facile à entendre, d’autant qu’il n’est pas aisé d’entrer à l’Insep. Pour autant, ma famille a été très fière de moi. Je n’y ai passé qu’une année, mais franchement, je m’y suis éclaté et je ne regrette rien !

 

Tu es donc revenue dans le sud-ouest ?

Oui à Mont-de-Marsan avec les Espoirs en Nationale 2. En fait, après mon passage Paris, j’ai eu besoin de me rapprocher de ma famille. Basket Landes me paraissait être l’endroit idéal, mais finalement, je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas revenir souvent chez moi. Au final, c’était comme à Paris. Je ne rentrais que pour les vacances scolaires. Après réflexion, j’ai pensé qu’il fallait que je me rapproche encore de chez moi.

 

Finalement, c’est ta cellule familiale qui t’a manqué le plus ?

Je ne peux pas dire le contraire. Aujourd’hui, mes parents vivent toujours à Pamiers, mais je loge chez une tante à Toulouse. Comme elle est jeune, je m’entends très bien avec elle. Je la vois tout le temps, c’est vraiment cool. Le week-end ma mère et son ami viennent me voir jouer. Ca fait plaisir. A Paris, elle ne pouvait pas venir souvent….

 

Le passage de l’Insep à la Nationale 1 de Colomiers a été finalement assez rapide.

Je pensais que j’allais jouer avec l’équipe de Pré-nat. Finalement, ça a tourné autrement. Moi,, je suis contente. En plus, j’ai ai retrouvé Guillaume Cormont qui fut mon coach à Toulouse. Il m’a vraiment aidé à développer mon jeu et m’a fait progresser.

 

Ces quatre dernières années sont donc bien digérées. Tu as trouvé ton équilibre entre sport et famille ?

Comme tu dis, j’ai aujourd’hui toutes les cartes en mains pour bien m’exprimer dans les deux secteurs du sport et des études. Il me manque juste le permis de conduire. Je suis encore trop dépendante des transports en commun.

 

Aujourd’hui, que tu es parfaitement intégrée dans le groupe des filles, peux-ton parler de concurrence ?

Non. J’essaie simplement de m’accrocher sur le plan physique. Ce n’est pas évident de basculer dans le monde des seniors. Je sens les différences. En équipe Une, je dois apprendre, enregistrer, comprendre, progresser tandis qu’avec l’équipe deux on me demande de me comporter en une joueuse leader. Et ça, ce n’est pas naturel pour moi, c’est une difficulté nouvelle. C’est un rôle bizarre. Tout le monde compte sur moi, je dois prendre mes responsabilités, je n’ai pas le droit à l’erreur… C’est pas du tout évident de changer de statut, d’autant que ce n’est pas mon caractère.

 

Est-ce que tu n’es pas encore victime de la timidité que l’on devine rapidement chez toi ?

C’est vrai que je ne parle pas beaucoup. Je suis parfois assez solitaire. J’ai toujours été pas mal réservée. J’’espère qu’avec le temps, ça va s’améliorer.

 

Revenons un peu au basket et sur ton début de saison

Je suis très soulagé et heureuse de notre victoire à Villleurbanne. Enfin ! La première à l’extérieur. Il fallait vraiment qu’on prouve à nos supporters que l’on pouvait gagner en déplacement. Maintenant, il faut tenter un gros coup la semaine prochaine à La Tronche…

 

Peut-on évoquer ton avenir en deux mots ?

Je suis fixée depuis longtemps. Après mon bac, j’aimerais aller en faculté de droit, obtenir un Masters et passer avec succès le concours d’entrée dans la Police pour devenir Commissaire.